L’indifférence, surtout à l’égard des autres, est l’un des pires défauts qui soient. Ne penser qu’à soi-même en se fichant de ce qui arrive à son prochain est le signe d’une vision du monde trop étroite, d’une envergure de pensée trop faible, d’un intérieur trop étriqué. Dès notre conception nous dépendons des autres. Le bonheur et le futur de notre monde, toutes les facilités dont nous disposons, le moindre objet que nous utilisons, notre simple survie quotidienne, sont le résultat du travail des hommes. La prière et les autres pratiques spirituelles ont également un effet certain, mais surtout l’activité des hommes qui façonne le monde.
Tout existe en termes de relation, d’interdépendance. On ne peut rien trouver qui existe en soi et par soi. Il est donc impossible de concevoir son propre intérêt indépendamment de celui d’autrui. Ce que nous faisons à chaque instant engendre des circonstances nouvelles, qui elles-mêmes contribuent à l’apparition d’autres évènements. Quoi que nous fassions, nous participons, volontairement ou pas, à la chaîne des causes et des effets. De même, nos souffrances et nos plaisirs futurs sont le résultat de causes et de conditions présentes, même si la complexité de cet enchaînement nous échappe. Nous sommes donc responsables, vis-à-vis de nous-même et vis-à-vis des autres.
L’indifférent qui ne se soucie ni du bien des autres ni des causes de son bonheur à venir ne peut que préparer son propre malheur.
Le Dalaï Lama