Il ne faut pas pleurer pour ce qui n'est plus
Mais être heureux pour ce qui a été.
Marquerite Yourcenar
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Oscar
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Il ne faut pas pleurer pour ce qui n'est plus
Mais être heureux pour ce qui a été.
Marquerite Yourcenar
C’est étrange.
J’écarte les ailes et je m’envole. Mes ailes, je les ai voulues blanches. De ce blanc qui fait les murs des maisons et leurs terrasses carrées chauffées de soleil. Quelle sensation agréable de se laisser porter au-dessus des toits de Bizerte jusqu’à ceux de Tunis. Je survole ce pays qui est le mien et ne m’en lasse pas. Je suis un oiseau blanc qui vole entre la mer et le ciel. Je vois la ville d’en haut en rêvant qu’un jour, je serai cet enfant qui court dans les ruelles étroites d’une ville tunisienne. Pour avoir un œil différent et mieux comprendre la vie d’en bas. Mais je ne suis qu’un oiseau…
Alors je vole.
Et je rêve
C’est étrange.
Je marche dans les ruelles étroites de cette ville tunisienne. Je caresse les murs blancs des maisons et imagine leurs terrasses carrées et chauffées de soleil. Quelle sensation agréable de se laisser porter dans ce pays que j’aime et qui devient le mien. De Bizerte à Tunis, je ne m’en lasse pas. Je marche sur la terre entre la mer et le soleil. Je vois la ville d’en bas. Mais je ne suis un enfant qui n’a jamais couru dans les ruelles étroites d’une ville tunisienne...
Alors je marche.
Et je rêve.
Je rêve d’une sensation agréable où mes souvenirs d’oiseau blanc d’antan se mêleraient aux souvenirs de l’homme que je suis aujourd’hui. Union de mes souvenirs qui deviendrait des yeux différents pour mieux comprendre pourquoi j’aime ce pays. Vu d’en haut ou vu d’en bas. Vu de loin dans le temps ou vu dans mes aujourd’hui. En attendant, homme-enfant, je cours dans mes ruelles de Bizerte et, oiseau blanc à la fois, j'écarte mes ailes sur les toits de Tunis.
Et je rêve.
C’est étrange.
Un fermier reçoit en cadeau pour son fils un cheval blanc.
Son voisin vient vers lui et lui dit : « Vous avez beaucoup de chance. Ce n'est pas à moi que quelqu'un offrirait un aussi beau cheval blanc ! »
Le fermier répond : « Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose... »
Plus tard, le fils du fermier monte le cheval et celui-ci rue et éjecte son cavalier. Le fils du fermier se brise la jambe.
« Oh ! quelle horreur ! dit le voisin. Vous aviez raison de dire que cela pouvait être une mauvaise chose. Assurément celui qui vous a offert le cheval l'a fait exprès, pour vous nuire. Maintenant votre fils est estropié à vie ! »
Le fermier ne semble pas gêné outre mesure. « Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose », lance-t-il.
Là-dessus la guerre éclate et tous les jeunes sont mobilisés, sauf le fils du fermier avec sa jambe brisée. Le voisin revient alors et dit : « Votre fils sera le seul du village à ne pas partir à la guerre, assurément il a beaucoup de chance. »
Le fermier alors répond : « Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose. »
Edmond Wells
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu.
Illustration : aquarelle de Thierry de Marichalar
trouvée sur le site suivant : http://www.portail.aquarellissime.fr/-Accueil-
"Désobéïr à une loi injuste, c'est faire avancer la démocratie".
Gisèle Halimi
Je m'installe. Les lumières s'éteignent et sur l'écran geant, la petite bouille d'une gamine aparaît. En gros plan, elle secoue ses longs cheveux blonds. Elle s'amuse avec son frère. Elle a l'innocence de son âge. Dix ans. Elle rit. Elle rit fort. Elle ne sait pas ce sont là ses derniers éclats de rires. Vrais, frais, spontanés et heureux.
On frappe à la porte !
Elle comprend immédiatement ce qu'il se passe. Elle cache son frère dans le placard de sa chambre, lui demande de pas faire de bruit et surtout de lui promettre d'attendre ici son retour. Elle ferme la porte du placard, garde la clé dans sa petite main et fait le serment à double tour de venir le chercher. Bientôt.
Oui, elle reviendra. Mais entre son bientôt-promesse et le jour où la petite clé tournera à nouveau dans la serrure du placard, il y aura eu l'horreur.
La rafle du Ve'l d'Hiv'. Juillet 1942.
Puis il y a Julia. Elle est journaliste et doit faire une enquète sur ce drame. Julia est américaine et vit en France depuis une dizaine d'années. Elle a sa vie, sa fille, son mari. Tout semble aller relativement bien dans les hauts et les bas du quotidien de sa vie. Mais Julia suit le cours de ses recherches. Et alors que rien de la prédestinait à la rencontrer, 66 ans après, la petite fille blonde qui garde au creux de sa petite main la clé d'un placard, la clé d'un secret, va entrer dans sa vie. Nous sommes alors en 2009. Son existence va changer. Des vérités vont éclater. Des révélations et des souffrances aussi. Car le temps n'efface rien. Même si on enfouie la mémoire au fond d'un écrin de souffrance. De peur que l'Histoire se répète.
Au delà du drâme du Vel' d'Hiv', au delà de ce que le cinéma a déjà exploré et dévoilé sur le sujet, Gilles Paquet-Brenner se sert des pinceaux de la mémoire et de la transmission pour dresser un tableau réaliste et bouleversant où deux destins se rencontrent pour ne jamais se quitter. Parce que ce qui se passe aujourd'hui marquera l'Histoire des années à venir. En espèrant juste que nous retiendrons les erreurs des tragédies de notre passé. Parce que ce que l'on vit en ce moment découle des évènements passés du peuble humain. Qu'on le veuille ou non.
Un film à voir aussi pour l'interprétation, bien sûr, de Krinstin Scott-Thomas, mais aussi de la jeune Mélusine Mayance qui incarne cette petite fille blonde au destin tragique, de façon bouleversante.
J'ai oublié de vous dire que cette petite... elle s'appelait Sarah.
Film inspiré du roman de Tatiana de Rosnay "Elle s'appelait Sarah"
- Titire original : "Sarah's key" -
(Editions Libra Diffusio et Le livre de Poche)
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Je remercie ma Vévé qui saura pourquoi
et je dédie cet article à Dider-Charles J., si jamais il passe par-là...
"Si l'on m'apprenait que la fin du monde est pour demain,
je planterais quand même un pommier."
Martin Luther King
Illustration: Gustave Klimt - "Le pommier"
"La liberté est une peau de chagrin qui rétrécit au lavage de cerveau"
Henri Janson - Extrait du journal "L'Aurore"
Un matin, le Bouddha était assis, entouré de ses disciples, lorsqu'un homme vint le trouver.
"Dieu existe-t-il ?" demanda-t-il.
"Il existe" assura le Bouddha.
Après le déjeuner, un autre homme s'approcha : "Dieu existe-t-il ?".
"Non, il n'existe pas" affirma le Bouddha.
Plus tard, dans la journée, un troisième homme posa la même question : "Dieu existe-t-il ?".
"C'est à vous de décider." déclara la Bouddha.
"Maître, c'est absurde ! s'écria l'un de ses disciple. Comment pouvez-vous, à la même question, donner des réponses différentes ?"
"Parce que ce sont des personnes différentes, répondit l'Illumné,
et chacune s'approchera de Dieu à sa manière :
à travers la certitude, la négation ou le doute".
Paulo Coelho
J'ouvre les yeux.
Mes chiens sont près de moi. Je les caresse. Ils sont doux et ça me fait du bien. Les premiers rayons du soleil filtrent à travers les volets clos. Il fait beau. C'est l'été. Je mets un pied à terre.
Je me lève.
Mes chiens me tournent autour, leur façon de me dire bonjour. Un brin de toilette et je sort sur la véranda. Le ciel est bleu. Mes chiens s'élancent dans la cour, joyeux. Je ne suis pas étonné mais ce n'est pas le jardin de la maison. Suis-je seulement dans la maison ? Pourtant cela a l'air normal. Il y a de hauts murs tout autour. G. et S. sont là à les peindre en bleu. De bon matin. J'avance un peu en leur direction lorsque je sens une présence derrière moi. Je me retourne.
Omi Ya est là. Sous l'abricotier. Elle me regarde tendrement dans sa robe longue d'été, un foulard rose noué autour de ses cheveux. Elle me sourit. Mon corps est parcouru de frissons. Une agréable sensation toute étrange à la fois. Elle ne dit rien. Je m'avance vers elle. Je prend sa main dans la mienne. Mon regard se plonge dans ses beaux yeux bleus. L'instant est doux. Je sens son parfum "Rêve d'Or". Je porte sa main à mes lèvres pour y déposer un baiser. Mais c'est ma main que j'embrasse. Elle a disparue. Comme son parfum, elle s'est évaporée.
J'ouvre les yeux.
Je ne caresse pas mes chiens. Ils ne sont plus là depuis tellement longtemps. Les premiers rayons du soleil ne filtrent pas à travers les volets clos. Il pleut. C'est l'automne. Je mets un pied à terre. Je me lève.
Il n'y a pas de vérenda. Pas de cour. Pas d'abricotier -il a été coupé il y a plusiers années dans le jardin-.Et Omi Ya n'est pas là.
Elle nous a quittée depuis près de quatre ans.
Pourtant tout au long de la journée, j'ai senti son parfum, ce "Rêve d'Or" qu'elle aimait. Elle était là. Comme un secret. Une connivence. Juste entre elle et moi. Invisible. Et malgré le gris du ciel d'automne, ma journée fut bleue. Bleu, comme le ciel et les murs de mon rêve.
Comme la robe longue et légère qu'elle porta.
Comme les yeux de Omi Ya.
Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant
que le mauvais d'un pas ferme.
Saint Augustin