Bonjour Oscar,
Où es-tu maintenant ?
Les âmes des chiens ont-elles un paradis ?
On pourrait croire qu'en de tels instants la vie est cruelle. Mais est-ce parce que je souffre de ton absence que je dois la maudire ?
Oh non ! Ce serait renier les treize années de bonheur et d'amour que nous avons partagées tous les deux. Ce serait ne pas être reconnaissant de la chance de t'avoir fait entrer dans mon histoire.
Je sais que tout a une fin.
La vie est ainsi.
La douleur de ton envol brûle et tourne en moi. Mais heureusement qu'elle est là, lourde et sournoise, acide et opressante. Cette douleur-là c'est de l'amour. Alors je préfère souffrir que de ne rien ressentir.
Avoir mal de toi, mon chien, c'est continuer de t'aimer.
J'ai mal aussi de ne pas t'avoir dit adieu lorsqu'il m'a fallu prendre cette putain de décision. Cet acte fatal et ultime qui t'arracherait de moi. M'arracherait de toi. Comment aurais-je pu être digne de toi ? Mon visage et mes larmes m'auraient trahi.
Mais pour être vraiment honnête et franc envers toi, comme tu l'as toujours été avec moi, je n'ai pas eu le courage d'affronter ton doux et triste regard. De toucher ton corps chaud et encore frémissant que j'ai aimé caresser et embrasser. Tellement aimer. De te prendre dans mes bras et avoir peur de ne jamais vouloir te quitter.
Pardonne-moi, Oscar.
Pardonne moi, mon chien.
Je n'ai fait que faire tourner la roue un peu plus vite pour t'éviter des souffrances inutiles. La grande faucheuse t'avait déjà adopté alors que jamais je ne t'aurai abandonné. Elle a gagné le combat, Oscar. Ce combat que nous menions ensemble pour ta vie. Et impuissant, je m'en suis remis elle. Je t'ai remis entre ses mains. Il n'y avait rien d'autre, rien de "mieux" à faire...
Alors bon voyage, mon chien.
Fait moi un signe de temps en temps, s'il te plait. Je te reconnaîtrai.
Ne m'oublie pas. Moi, je ne t'oublierais pas.
Je t'aime, Oscar.
Merci mon Pépère de chien.
Merci la vie de m'avoir fait le cadeau de toi.
On se retrouvera.
Allez, va, mon chien. Va.
Ne t'en fait pas : mes larmes sont des je t'aime.
Excuse-moi.
Si j'ai dit "je" tout au long des mots que j'ai écrits, j'aurais dû écrire "nous". C'aurait été tellement plus juste. Papa aussi te pleure, peut-être plus encore que moi. Il t'aime tant. Vous étiez inséparables. Tu lui manques tant.
Tu sais, Oscar, ton image est partout dans la maison et ton inconditionnel amour au plus profond de nous.
Bon voyage, mon amour de chien.
Fais attention à toi.
De tous les baisers que, du bout de ta langue, tu nous as donnés, le bout de nos nez resteront à jamais mouillés.