Raf Raf, cette petite ville au Nord de la Tunisie, a un charme indéniable, une beauté naturelle et sauvage.
J’aime errer sur sa corniche qui, dès le soir bombé, met des habits de lumières multicolores, clignotantes et scintillantes, respire aux rythmes d’une musique qui varie selon le restaurant, le marchand de pop corn, de glaces, de crêpes, de « glibètes », ces graines de tournesols ou de courges grillées et salées, de « gazouz » bien frais, et autres poissonniers, boulangers ou vendeurs de copies de cd ou de dvd internationaux.
L’été, quand Raf Raf met l’ambiance le long du rivage, elle devient un petit Saint-Tropez local qui n’a pour vedette que son île qui veille à longueur d’année sur ses admirateurs.
Mais Raf Raf n’est pas que cette corniche estivale et touristique. Son vrai trésor est ailleurs.
Sa richesse, son trésor est dans ses paysages vrais, dans ses hauteurs alentours qui nous offre une vue imprenable sur la mer, les maisons de la ville et l’horizon à la fois tellement lointain et si proche.
Un tableau de verdure végétale aux camaïeux d'ocres et de verts qui n’ont de concurrence que ceux bleus et blancs, parfois rosés et orangés selon l’intant, du ciel et de la mer.
Oh ! mes mots sont trop simples et ne décrivent que très maladroitement et de manière trop restrictive et concentrée, la beauté de l’endroit. Et de la façon dont je le ressens vraiment. Je le sais.
La meilleure façon de croire, ou plutôt de omprendre ce que j’écris-là, et surtout ce que j’aimerai en dire, est d’aller à Raf-Raf, de vous promener dans ce tableau vivant et de trouver les mots qui me manquent aujourd’hui.
Peut-être qu’alors, comme moi, vous croiserez cette petit fille qui, me voyant prendre ces photographies, se retourne se demandant et cherchant ce qui mérite, ici, chez elle, un tel intérêt.
Petite fille qui rêve peut-être du pays d’où je suis et d’où je parle d’elle et de son beau pays.
Petite fille qui ne sait pas que l’on rêve, souvent à tort, d’un ailleurs meilleur et qui, une fois partie pour la patrie de ses désirs, ne rêvera plus que de son vrai chez-elle.
Elle comprendra alors pourquoi un jour un homme de quelque part a pris quelques photos de son pays, de sa ville et réalisera qu’effectivement Raf Raf est belle.
Et que, où qu’elle soit, quoi qu’elle devienne, elle gardera dans son cœur une reproduction intime et aimante du pays de son enfance au plus profond de ses racines.
Il n’empêche que Raf Raf est belle aussi parce que, comme de part le monde, il y a des petites filles rêveuses qui s’ignorent encore. Un trésor.