C’est étrange.
J’écarte les ailes et je m’envole. Mes ailes, je les ai voulues blanches. De ce blanc qui fait les murs des maisons et leurs terrasses carrées chauffées de soleil. Quelle sensation agréable de se laisser porter au-dessus des toits de Bizerte jusqu’à ceux de Tunis. Je survole ce pays qui est le mien et ne m’en lasse pas. Je suis un oiseau blanc qui vole entre la mer et le ciel. Je vois la ville d’en haut en rêvant qu’un jour, je serai cet enfant qui court dans les ruelles étroites d’une ville tunisienne. Pour avoir un œil différent et mieux comprendre la vie d’en bas. Mais je ne suis qu’un oiseau…
Alors je vole.
Et je rêve
C’est étrange.
Je marche dans les ruelles étroites de cette ville tunisienne. Je caresse les murs blancs des maisons et imagine leurs terrasses carrées et chauffées de soleil. Quelle sensation agréable de se laisser porter dans ce pays que j’aime et qui devient le mien. De Bizerte à Tunis, je ne m’en lasse pas. Je marche sur la terre entre la mer et le soleil. Je vois la ville d’en bas. Mais je ne suis un enfant qui n’a jamais couru dans les ruelles étroites d’une ville tunisienne...
Alors je marche.
Et je rêve.
Je rêve d’une sensation agréable où mes souvenirs d’oiseau blanc d’antan se mêleraient aux souvenirs de l’homme que je suis aujourd’hui. Union de mes souvenirs qui deviendrait des yeux différents pour mieux comprendre pourquoi j’aime ce pays. Vu d’en haut ou vu d’en bas. Vu de loin dans le temps ou vu dans mes aujourd’hui. En attendant, homme-enfant, je cours dans mes ruelles de Bizerte et, oiseau blanc à la fois, j'écarte mes ailes sur les toits de Tunis.
Et je rêve.
C’est étrange.